Le constat est le même partout en Europe et au-delà : les espaces critiques dédiés à la pensée et à l’écriture sur la danse se réduisent drastiquement tant quantitativement que qualitativement. Crise médiatique et culturelle, précarisation extrême des auteur·ices et des médias indépendants, pressions, glissement vers la communication : les raisons sont nombreuses comme le montrent trois journalistes-critiques spécialisés en danse dans un dossier publié en janvier dans le journal de l’ADC, lieu chorégraphique à Genève.

Table ronde - avec Léa Poiré, Julie De Bellis et Mathieu Heyraud
Cette journée d’étude prendra comme point de départ cette enquête récente en abordant ces difficultés par un panorama express des médias sur la danse. Un temps d’échange entre journalistes spécialisées et artistes chorégraphiques ouvrira ces questions aux autres formes d’écriture autour de la danse : quelles sont les différents textes qui enrouent les pratiques chorégraphiques ? Quelles nouvelles pratiques d’écriture émergent ? Quels sont les enjeux des énonciateur·ices ? À qui parle-t-on ? Pourquoi et comment écrire sur la danse ? C’est cette dernière question qui sera mise sur l’établi pour la seconde partie de la journée.

Atelier de pratique avec Julie De Bellis
Apprendre à regarder la danse et parler de danse fait appel à nos qualités perceptives et kinesthésiques. Cet atelier propose d’explorer, via des exercices pratiques, la question du point de vue : d’où je regarde? Assumer son propre regard, trouver sa place, chercher comment voir… autant de question que nous traverserons en faisant des aller-retour entre danse et écriture.

Atelier d’écriture avec Léa Poiré
Au cours d’un atelier ouvert à tous·tes, professionnel·les de l’écriture ou de la danse, artistes, équipes de compagnies et équipes des lieux, il s’agira de passer par l’écriture du geste pour entrer ensuite dans le travail du texte, des phrases, des rythmes, de ce que l’on veut dire, de quoi dire et de comment le dire. Si « ne pas avoir les bons mots » ou tout simplement « ne pas avoir de mots » sont des réflexions qui reviennent régulièrement lorsqu’il s’agit de se mettre à écrire sur la danse, cette apparente difficulté est surtout un fabuleux terrain de jeu pour chercher, creuser et trouver de nouveaux recoins dans les possibilités du langage.